I- Introduction :
- Ensemble des lésions produites au niveau de l’abdomen, de son contenu ou de ses parois par un traumatisme ayant respecté la continuité pariétale. Il nécessité une surveillance post-thérapeutique armée.
- Urgence c en milieu chirurgical, l’examen essentiel est l’échographie.
- Mécanismes : choc direct, écrasement, décélération.
II-
Diagnostic positif :
2
situations : Etat de choc hémorragique ou Etat HD stable.
A-
Clinique :
1-
Interrogatoire : renseigne sur le traumatisme
(h, mécanisme, point d’impact) et le traumatisé
(âge, ATCD, tares)
2 -
SF et SG :
tableau
d’hémopéritoine (état de choc) ou de péritonite, parfois
hématémèse.
3-
Examen physique :
- En cas d’hémopéritoine: abdomen distendu avec matité des flancs, bombement et sensibilité du Douglas au TR
- En cas de péritonite : défense, voire contracture abd. Touchers pelviens très douloureux.
- TR++++.
4-
Examen général : à la recherche de lésions associées.
- Palpation des fosses lombaires.
- Pression des ailes iliaques à la recherche de fractures du bassin.
- Recherche d’un globe vésical, demander au malade d’uriner, noter l’aspect des urines.
- Bandelettes urinaires : hématurie ?+++.
- Examen somatique : crâne, membres, rachis, thorax.
Au
terme de ce 1er
bilan clinique ; 3 situation peuvent se présenter :
- Contusion abdominale sévère avec tableau d’hémopéritoine ou de péritonite :
- Aucune investigation n’est nécessaire
- Après une VV, le patient est conduit au bloc
- Stabilité dynamique après réanimation → des explorations sont possible
- Tableau clinique douteux → explorations complémentaires
B-
Paraclinique :
1-
Examen biologique : Groupage ABO-Rh, Ht, Hb, PLT, GB,
amylasémie...
2-
ASP : peut monter un iléus
paralytique,
une grisaille
diffuse,
parfois un PNP
ou rétro PNP.
3-
Rx du thorax : épanchement
pleural,
PNP,
lésions
diaphragmatiques,
recherche de fractures
(grill costal)
4-
Echographie abdominale :
- Epanchement intra-Péritonéal, lésions mésenchymateuses hépatiques, spléniques ou pancréatiques.
- Elle suit également l’évolution.
5-
Ponction lavage du péritoine (PLP) :
- Quand l’échographie est non disponible avec des signes en faveur d’une lésion intra-P.
Si
elle ramène du sang rouge ou que le lavage devient rouge :
hémo-P, la chir est indiquée en urgence.
Si
elle ramène du liquide clair : la surveillance est nécessaire.
- Elle est CI en cas de cicatrice abdominale d’intervention antérieure.
6-
TDM : meilleur approche et analyse des lésions
III-
CAT :
« Le traitement est urgent ».
A-
Mesures de réanimation :
- Sonde à O2, urinaire et gastrique.
- 2 VVP de gros calibre.
- Remplissage (macromolécules et solutés isotonique en attendant sang iso-groupe iso-Rh si besoin)
- Rééquilibre hydro-électrolytique en fonction de l’ionogramme.
- ATB à large spectre si suspicion de perforation d’un organe.
B-
Chirurgie : En cas de choc hémorragique et d’hémo ou PNP.
- Voie d’abord large (laparotomie médiane, agrandie en cas de besoin).
- Hémostase et évacuation de l’hémopéritoine, lavage.
- Exploration complète systématique de la cavité péritonéale, du rétropéritoine, de l’ACE et du diaphragme.
- Traitement des lésions :
- Rate : splénectomie, traitement conservateur.
- Foie : suture, résection réglées.
- Grêle : suture, résections si les lésions sont fraîches, sinon stomie.
- Côlon : suture, colostomie.
- Diaphragme : suture.
- Vessie : suture, drainage urinaire.
- Pancréas : résections réglées, suture + drainage, exclusion.
- Rein : en urgence, néphrectomie d’hémostase totale. On préfère opérer après 8 à 10 jours pour une néphrectomie partielle.
- Vaisseaux : réparation, embolisation, ligature.
- Plaie du mésentère et du mésocolon : suture et vérification de la viabilité de l’anse intestinale lésée.
- En fin d’intervention :
- Toilette péritonéale par du sérum, pour l’évacuation des caillots sanguins, de l’épanchement digestif et pour prévenir la formation d’adhérences (OIA).
- Drainage de la cavité péritonéale.
C-
Surveillance : en cas de stabilité hémodynamique, avec
hématome splénique et/ou hépatique
- Surveillance clinico-radiologique prolongée (ASP, Rx du thorax, écho abd, PLP), à cause de la fréquence des lésions tardives (hématome splénique sous capsulaire) et pour le traitement des lésions associées.
- La surveillance dure pendant les 10 premiers jours. Elle est clinique, biologique et radiologique, pour détecter les accidents secondaires (rupture de rate en 2 temps ou tardive, abcès sous phrénique, faux kystes pancréatiques. Elle comporte un examen répété : évolution de la douleur, surveillance hémodynamique, TR, bilan biologique, échographie abdominale.
IV- Conclusion :
- Première cause de choc hémorragique chez le polytraumatisé.
- L’indication opératoire est souvent guidée par l’état hémodynamique.
- L’examen essentiel à l’arrivée du patient est l’échographie.
- La TDM précise les lésions spléniques et hépatiques chez le malade stable.