Sunday 14 December 2014

Contusion de l’abdomen : diagnostic et conduite à tenir


            I- Introduction :
  • Ensemble des lésions produites au niveau de l’abdomen, de son contenu ou de ses parois par un traumatisme ayant respecté la continuité pariétale. Il nécessité une surveillance post-thérapeutique armée.
  • Urgence c en milieu chirurgical, l’examen essentiel est l’échographie.
  • Mécanismes : choc direct, écrasement, décélération.

           II- Diagnostic positif :
2 situations : Etat de choc hémorragique ou Etat HD stable.
           A- Clinique :
          1- Interrogatoire : renseigne sur le traumatisme (h, mécanisme, point d’impact) et le traumatisé (âge, ATCD, tares) 
              2 - SF et SG : tableau d’hémopéritoine (état de choc) ou de péritonite, parfois hématémèse.
              3- Examen physique :
  • En cas d’hémopéritoine: abdomen distendu avec matité des flancs, bombement et sensibilité du Douglas au TR
  • En cas de péritonite : défense, voire contracture abd. Touchers pelviens très douloureux.
  • TR++++.
             4- Examen général : à la recherche de lésions associées.
  • Palpation des fosses lombaires.
  • Pression des ailes iliaques à la recherche de fractures du bassin.
  • Recherche d’un globe vésical, demander au malade d’uriner, noter l’aspect des urines.
  • Bandelettes urinaires : hématurie ?+++.
  • Examen somatique : crâne, membres, rachis, thorax.

            Au terme de ce 1er bilan clinique ; 3 situation peuvent se présenter :
  • Contusion abdominale sévère avec tableau d’hémopéritoine ou de péritonite :
    • Aucune investigation n’est nécessaire
    • Après une VV, le patient est conduit au bloc
  • Stabilité dynamique après réanimation → des explorations sont possible
  • Tableau clinique douteux → explorations complémentaires

            B- Paraclinique :
            1- Examen biologique : Groupage ABO-Rh, Ht, Hb, PLT, GB, amylasémie...
            2- ASP : peut monter un iléus paralytique, une grisaille diffuse, parfois un PNP ou rétro PNP.
          3- Rx du thorax : épanchement pleural, PNP, lésions diaphragmatiques, recherche de fractures (grill costal)
            4- Echographie abdominale :
  • Epanchement intra-Péritonéal, lésions mésenchymateuses hépatiques, spléniques ou pancréatiques.
  • Elle suit également l’évolution.
            5- Ponction lavage du péritoine (PLP) :
  • Quand l’échographie est non disponible avec des signes en faveur d’une lésion intra-P.
      Si elle ramène du sang rouge ou que le lavage devient rouge : hémo-P, la chir est indiquée en urgence.
       Si elle ramène du liquide clair : la surveillance est nécessaire.
  • Elle est CI en cas de cicatrice abdominale d’intervention antérieure.
            6- TDM : meilleur approche et analyse des lésions
   
            III- CAT : « Le traitement est urgent ».
            A- Mesures de réanimation :
  • Sonde à O2, urinaire et gastrique.
  • 2 VVP de gros calibre.
  • Remplissage (macromolécules et solutés isotonique en attendant sang iso-groupe iso-Rh si besoin)
  • Rééquilibre hydro-électrolytique en fonction de l’ionogramme.
  • ATB à large spectre si suspicion de perforation d’un organe.

            B- Chirurgie : En cas de choc hémorragique et d’hémo ou PNP.
  • Voie d’abord large (laparotomie médiane, agrandie en cas de besoin).
  • Hémostase et évacuation de l’hémopéritoine, lavage.
  • Exploration complète systématique de la cavité péritonéale, du rétropéritoine, de l’ACE et du diaphragme.
  • Traitement des lésions :
    • Rate : splénectomie, traitement conservateur.
    • Foie : suture, résection réglées.
    • Grêle : suture, résections si les lésions sont fraîches, sinon stomie.
    • Côlon : suture, colostomie.
    • Diaphragme : suture.
    • Vessie : suture, drainage urinaire.
    • Pancréas : résections réglées, suture + drainage, exclusion.
    • Rein : en urgence, néphrectomie d’hémostase totale. On préfère opérer après 8 à 10 jours pour une néphrectomie partielle.
    • Vaisseaux : réparation, embolisation, ligature.
    • Plaie du mésentère et du mésocolon : suture et vérification de la viabilité de l’anse intestinale lésée.
  • En fin d’intervention :
    • Toilette péritonéale par du sérum, pour l’évacuation des caillots sanguins, de l’épanchement digestif et pour prévenir la formation d’adhérences (OIA).
    • Drainage de la cavité péritonéale.

            C- Surveillance : en cas de stabilité hémodynamique, avec hématome splénique et/ou hépatique
  • Surveillance clinico-radiologique prolongée (ASP, Rx du thorax, écho abd, PLP), à cause de la fréquence des lésions tardives (hématome splénique sous capsulaire) et pour le traitement des lésions associées.
  • La surveillance dure pendant les 10 premiers jours. Elle est clinique, biologique et radiologique, pour détecter les accidents secondaires (rupture de rate en 2 temps ou tardive, abcès sous phrénique, faux kystes pancréatiques. Elle comporte un examen répété : évolution de la douleur, surveillance hémodynamique, TR, bilan biologique, échographie abdominale.

           IV- Conclusion :
  • Première cause de choc hémorragique chez le polytraumatisé.
  • L’indication opératoire est souvent guidée par l’état hémodynamique.
  • L’examen essentiel à l’arrivée du patient est l’échographie.
  • La TDM précise les lésions spléniques et hépatiques chez le malade stable.

Hernies étranglées : diagnostic et conduite à tenir


I- Introduction :
  • L’étranglement correspond à la striction serrée et rapide des organes contenus dans un sac herniaire (intestin-épiploon), responsable d’environ 10% des syndromes occlusifs.
  • Urgence chirurgicale, exigeant un diagnostic et une intervention sans délai, sinon l’évolution se fera vers des complications mortelles.

        II- Diagnostic :
         A- Signes fonctionnels
         Forme de début : Brutal, à la suite d’un effort ou d’un accès de toux.
  • Douleur : continue, siégeant au niveau abdominal. Elle peut être localisée :
       *A la racine de la cuisse = H inguinale ou crurale. *A l’ombilic = H ombilicale ou de la ligne blanche.
  • Nausées ou vomissement.
          Forme tardive : Tableau d’une occlusion.
  • Douleurs abdominales diffuses. - Météorisme abdominal.
  • Vomissements. - Arrêt des matières et des gaz.
          B- Signes physiques :
  • Palpation : temps capital, découvrant une tuméfaction herniaire, résistante, tendue, non impulsive, irréductible et surtout douloureuse (maximale au niveau du collet) :
    • Inguinale : le contenu de la hernie émerge au dessus de l’arcade crurale.
    • Crurale : au-dessous de l’arcade crurale. Surtout chez la femme+++.
    • Ombilicale : le contenu herniaire sort de l’abdomen par l’anneau ombilical.
  • TR : normal.
          C- Signes généraux :
  • Au début : symptomatologie générale et abdominale très discrète.
  • Au fur et à mesure de l’évolution, le tableau devient bruyant : vomissements avec déshydratation, fièvre et état de choc en cas de perforation d’une anse.
          D- Exploration : Devant toute occlusion, il faut demander :
  • Examen biologique : NFS, ionogramme.
  • Bilan radio: *ASP : distension gazeuse avec NHA. - ↑ de la densité des parties molles de l’aine. *Rx du thorax

          III- CAT : En urgence+++.
          A- Mesures de réanimation :
  • Sonde à O2. - Sonde d’aspiration gastrique. - Sonde vésicale.
  • VV permettant une réanimation hydro-éléctrolytique.
          B- Intervention chirurgicale : S’impose en urgence.
  • Anesthésie générale ou loco-régionale.
  • Abord électif :
    • H ombilicale ou de la ligne blanche : abord transversal ou médian.
    • H inguinale : abord inguinal transversal ou oblique.
    • H crurale : abord direct par incision longitudinale ou inguinale classique.
  • Ouverture du sac herniaire avec section du collet pour ne pas laisser échapper le contenu du sac.
       4 situations sont possibles en fonction du contenu :
    • Contenu exclusivement épiploïque : résection de la graisse infarcie.
    • Anses grêles ou segment colique dont la couleur devient rapidement normale: réintégration
    • Intestin violacé, noirâtre ou perforé : résection avec rétablissement de la continuité ou stomie.
    • Intestin douteux : sérum chaud et infiltration du méso par la novocaïne : *Si au bout d’un certain temps l’intestin reprend la coloration normale : réintégration. *En cas de doute : résection.
  • Cure de la hernie : résection du sac et réfection pariétale.

          IV- Conclusion :
  • Dc facile quand l’étranglement complique une hernie connue, il est plus difficile quand la hernie est ignorée.
  • Absence de parallélisme entre la clinique et les lésions. Le 1er souci devant tout syndrome occlusif est l’examen systématique des orifices herniaires à la recherche d’une hernie étranglée méconnue+++.
  • Leur prévention passe par la cure systématique à froid de toute hernie connue.

Monday 8 December 2014

Volvulus du sigmoïde : diagnostic et conduite à tenir


ntroduction :
  • = Torsion de l’anse sigmoïde sur son axe méso colique réalisant une occlusion colique basse par strangulation.
  • La gravité est liée au terrain et aux délais thérapeutiques.
  • Les indications thérapeutiques dépendent de l’état général, du risque vasculaire et du risque de récidive.

         Diagnostic positif :
         1- Clinique :
         Interrogatoire :
  • Age
  • ATCD de : constipation, crises subocclusives spontanément résolutives ou après utilisation de laxatifs, distension abdominale, douleurs abdominales paroxystiques.
  • Délai de consultation par rapport au début de la symptomatologie +++.

         Signes fonctionnels :
  • Fond douloureux permanant avec de violentes coliques paroxystiques.
  • Douleurs maximales au niveau de la fosse iliaque gauche.
  • Etat nauséeux.
  • Arrêt des matières et des gaz +++.

         Signes généraux :
  • Etat général relativement conservé.
    • Température le plus svt normale.
    • Pouls bien frappé.
    • Faciès à peine altéré.
  • Si consultation tardive : état de choc.

        Signes physiques :
  • Inspection : météorisme énorme, asymétrique.
  • Palpation :
    • Zone de météorisme lisse tendue et rénitente.
    • Les orifices herniaires sont libres.
    • Parfois, douleur et défense abdominales.
  • Percussion : tympanisme dans la région météorisée
  • TR : ampoule rectale vide.
  • Examen somatique complet.

        2- Examens complémentaires :
           *Biologie = bilan standard (groupage ABO-Rh, ionogramme sanguin, crase sanguine, NFS).

           *Radiologie :
  • ASP debout et de face :
    • Anse sigmoïde dilatée, aspect en arceau volumineux médian,
    • NHA au pied de chaque anse, pas de PNP.
  • Lavement aux hydrosolubles : après avoir éliminé 1 perforation (contracture), elle montre :
    • Spire de torsion.
    • Image en bec d’oiseau correspondant à la charnière recto-sigmoïdienne.
    • Parfois le produit franchit la torsion & inonde l’anse sigmoïdienne tordue.

         Diagnostic différentiel :
  • Cancer recto-sigmoïdien.
  • Iléus biliaire.



         Traitement :
         A- Traitement médical :
  • Suspension de toute alimentation orale.
  • Aspiration gastrique.
  • Rééquilibration hydro-éléctrolytique en fonction de l’ionogramme.
  • ATB préventive contre les BGN et les anaérobies.
  • Intubation recto-sigmoïdienne :
    • Sous rectoscopie, après avoir éliminé un sphacèle ou une occlusion du grêle.
    • Les preuves de détorsion sont : la débâcle de matières et de gaz, la reprise du transit et la réduction radio.
  • Peut constituer le seul ttt en cas de tares, ailleurs elle doit être suivie d’une résection dans les jours qui suivent.

        B- Traitement chirurgical :
        1- En urgence :
  • Malade vu tardivement.
  • Diagnostic incertain.
  • Suspicion de sphacèle (fragment de tissu nécrosé) ou de péritonite.
  • Echec de l’intubation.

        2- En différé :
  • Quand le succès de l’intubation autorise une préparation colique & générale.
  • La voie d’abord est médiane sous ombilicale
        Si anse saine :
  • Détorsion et vidange du contenu intestinal,
  • Résection-anastomose (avec ou sans stomie de protection) pour éviter les récidives
        Si anse sphacélée ou douteuse :
  • Résection de l’anse volvulée sans détorsion,
  • Ensuite anastomose.
       Toilette péritonéale abondante et drainage.
     
        Conclusion :
  • Affection grave atteignant les sujets âgés multi tarés.
  • La symptomatologie insidieuse fait que son diagnostic est souvent tardif.
  • Le meilleur ttt est préventif : résection à froid des dolicho sigmoïdes ayant entraîné des accidents subocclusifs.

Invagination intestinale aiguë : diagnostic et conduite à tenir


            I- Introduction :
  • Définition = C’est la pénétration d’une anse intestinale dans l’anse immédiatement sous jacente
  • Pathologie du nourrisson la plus fréquente. Urgence médico-chirurgicale
  • Diagnostic précoce = traitement simple – Diagnostic tardif = traitement complexe

            II- Anatomo-pathologie :
            1- Boudin d’invagination :
  • Invagination se fait en général dans le sens du péristaltisme
  • L’ensemble formé par l’anse invaginée et l’anse invaginante est appelée : Boudin d’invagination
  • Ce boudin est constitué de 2 zones :
    • Partie distale = tête du boudin (à l’intérieur de la lumière digestive)
    • Zone de pénétration de l’anse = collet de boudin
            2- Formes anatomiques :
  • Formes iléo-coliques : la plus fréquente, le grêle s’invagine dans le colon
    • Invagination iléo-colique trans valvulaire, caecum et appendice en place.
    • Invagination iléo-coeco-colique, le caecum et l’appendice sont invaginés
  • Forme iléo-iléales - Forme colo-coliques : rares

           III- Etiopathogénie :
            1- IIA secondaires à une cause locale (diverticule de Meckel, polype) : sont les formes les plus rares 10%.
           2- IIA idiopathiques +++ ou primitifs (90%) : Elles surviennent juste après infection intercurrente (ORL,   dig)        → hyperplasie du syst lymphoïde → plaques de Payer hypertrophiées qui seront entravées par                                                le péristaltisme → IIA

           IV- Physiopathologie :
  • L’anse s’invagine et entraine avec elle le méso dans le boudin
  • Méso contient : artères, veines, lymphatiques, nerfs

          V- Epidémiologie :
  • Age : 2 à 12 mois – Sexe : 2 G > 1 F
  • Saison : Hivers : car la fréquence des rhinopharyngites↑ – Eté : car la fréquence des gastro entérites↑

          VI- Tableau clinique :
             1- Signes fonctionnelles :
  • Douleur abdominale paroxystiques (le malade à mal pour se calmer)
  • Vomissements alimentaires d’origine reflexe
  • Rectorragies : Du sang rouge au début. - Du sang noir indique la nécrose.
             2- Signes physiques :
  • Boudin se présente sous forme d’une masse abdominale
  • On le recherche au niveau de tout le cadre colique jusqu’à l’anus
  • TR +++ est obligatoire : on cherche les rectorragies, et la tête du boudin.
             3- Signes généraux :
  • Au début sujet en bon état général, obèse parfois
  • Parfois fébrile en rapport avec l’infection
           VII- Formes Cliniques :
  • Formes diarrhéiques +++
  • Formes neurologiques
  • Formes prolabées +++
  • Formes occlusives (-)
  • Formes secondaires (n. né + enfant) :
    • Diverticule de Meckel
    • Polype - Polypose
    • Lymphome
    • Purpura rhumatoïde
    • Chimiothérapie
    • IIA post opératoire

          VIII- Examens paracliniques :
             1- ASP : (-)
  • Peut être normale
  • Vacuité de la fosse iliaque droite
  • Tête du boudin tracé par l’air colique
             2- Echographie : +++
  • Fait le diagnostic
  • Pseudo rein en coupe longitudinale
  • Sandwich en coupe transversale = zone hyperéchogène a centre entouré un halo hypoéchogène.
             3- Lavement opaque :
  • Intérêt diagnostic : image d’arrêt en cupule de la colonne opaque.
  • Intérêt thérapeutique : Réduire l’invagination
Sonde rectale relié à un bocal → ↑ du niveau du liquide → ↑ de la pression hydrostatique du liquide → s’exerce sur la tête du boudin → réduit l’invagination = Réduction Hydrostatique.

          IX- Traitement :
            1- Méthodes :
  • Réduction radiologique +++
    • Hydrostatique
    • Pneumatique : insufflation de l’air dans le rectum, suivre la progression de l’air.
    • Hydrique : réduction hydrique par sérum physiologique échoguidé.
  • Chirurgie :
    • Réduction chirurgicale, en poussant la tête du boudin
    • Résection anastomose (-)
    • On complète par une appendicectomie.
            2- Indications :
  • Réduction radiologique : < 48 h - BEG - Pas d’occlusion - Pas de péritonite
  • Chirurgie : Echec de la radiologie - Formes compliquées  

    X- Conduite à tenir :

        
    
           XI- Conclusion :
  • Pathologie fréquente
  • Pathologie du nourrisson
  • Echographie +++
  • Réduction radiologique +++
  • Pronostic = précocité du diagnostic.