Monday 8 December 2014

Pancréatite aiguë : diagnostic, évaluation de la gravité et prise en charge


          Introduction
  • Autodigestion de la glande et des tissus avoisinants par ses propres enzymes, accidentellement activés.
  • Urgence médico-chirurgicale majeure,
  • Diagnostic en général facile grâce aux techniques d’imagerie moderne (TDM+++).
  • Deux problèmes essentiels : Evaluation de la gravité - Recherche de l’étiologie

         Etiopathogénie
         A - Etiologies:
  • Les 2 principaux causes des PA sont la lithiase biliaire +++ et l’alcoolisme.
  • Autres causes: obstacle tumorale ou malformatif, trauma, causes métaboliques, médicamenteuses, Infectieuses
  • Idiopathiques
      B- Pathogénie : activation prématurée de pro-enzymes, qui normalement ne deviennent actifs que dans  l’intestin.
    
        Anatomo-pathologie
        1 - PA œdémateuse (85% des cas) d’évolution bénigne (mortalité < à 8%)        
        2 - PA nécrotique (15% des cas) d’évolution grave (mortalité: 20-40%)
  • Elle associe 3 types de lésions fondamentales : Cytostéatonécrose - Nécrose glandulaire - Hémorragie
  • L’évolution peut se faire vers : Résorption spontanée – Liquéfaction (Faux kyste) - Infection et abcès

        Diagnostic positif
        A- Clinique = dans sa forme typique la PA réalise un Drame abdominale de Dieulafoy
        1- SF :
  • Douleur+++ d’apparition brutale, épigastrique, violente, transfixiante avec attitude antalgique en chien de fusil
  • Souvent accompagnée d’un iléus réflexe : troubles de transit
  • Vomissements répétés, abondants, alimentaires puis bilieux, ne calmant pas la douleur.
         2- SG :
  • AEG possible avec pouls rapide filant ; hypotension artérielle ; voire Etat de choc.
  • Malade polypnéique et marbré, T° le plus souvent normale parfois élevée.
         3- SP = Pauvre
  • La discordance entre la gravité des SG et la pauvreté des SP doit faire évoquer le diagnostic.
  • Une sensibilité abdominale à la palpation, ± un météorisme, une défense ou un empattement sus ombilicale
  • Touchers pelviens normaux. Tableau parfois moins typique.

         B- Biologie :
  • Hyperamylasémie avec hyperamylasurie (rapide, mais inconstante)
  • Hyperlipasémie (3 x la N) +++ (plus prolongée ; valeur diagnostique plus élevée que l’hyperamylasémie)
  • Les autres examens sont surtout une valeur pronostic : glycémie, urée, hyperleucocytose, calcémie...

         C- Imagerie :
  • ASP :
    • Permet d’éliminer d’autres urgences : occlusion, perforation d’ulcère…
    • Peut montrer un iléus réflexe avec distension de la 1ère anse jéjunale (anse sentinelle)
  • Echographie :
    • Permet d’étudier les modifications concernant la taille, la forme et l’échostructure pancréatique (œdème, nécrose, épanchements) et de rechercher une étiologie biliaire (lithiase vésiculaire, dilatation de la VBP)
    • Peut être répété et permet de suivre l’évolution d’une PA.
  • TDM : ++
    • Permet d’avoir une excellente vision du pancréas, des zones de nécrose intra-pancréatiques et des coulées de nécrose loco-régionales.
    • Intérêt dans le suivi de l’évolution.
  • Echoendoscopie : examen détaillé du parenchyme pancréatique.
  • Cholangiographie rétrograde endoscopique  : double intérêt Dc et thérapeutique en cas d’étiologie biliaire

  

       Diagnostic différentiel
         A- Affections médicales : Crise ulcéreuse hyper-algique - Infarctus du myocarde - Embolie pulmonaire
         B- Affections chirurgicales : Ulcère perforé - Occlusion intestinale - Appendicite aigue perforée -                                 Cholécystite aigue - Rupture d’anévrysme aortique ou dissection aortique - Infarctus mésentérique

       Evolution-complications
         A- PA œdémateuse : Evolution presque toujours favorable
         B- PA nécrotico-hémorragique : Evolution imprévisible
  • Défaillance multi-viscérale à la phase initiale (1-10j) : circulatoire, IR, DR, hémorragie dig, métabolique...
  • Surinfection de la nécrose ou des collections liquidiennes péri pancréatiques, durant les sem suivantes (phase secondaire) responsable d’un état septique, pouvant entrainer : abcès, fistules pancréatique, hémorragies, décès (10-30% des cas).

        Evaluation de la gravite
         1- Score bioclinique de Ranson :
A l’admission en réanimation :
Après 48 heures de réanimation :
  • Age > 55 ans.
  • Leucocytes > 16 000/mm3.
  • Glycémie > 2 g/l (ou 11 mmol/l).
  • LDH > 350 UI/l (ou 1,5 VN).
  • ASAT > 250 UI/l (ou 6 VN).
  • Chute de l’hématocrite > 10%.
  • Urée sanguine > 1,8 mmol/l (0,10g/l)
  • Calcémie < 2 mmol/l (80mg)
  • Chute des HCO3- > 4 mEq/l.
  • PaO2 < 60 mmHg.
  • Séquestration liquidienne > 6L.
PA bénigne si < 3 critères / PA sévère si ≥ 3 critères
La mortalité croit avec le score et atteint 100% lorsqu’il atteint 7
 
          2- Score tomodensitométrique de Balthazar
  • A: Pancréas d’aspect normal
  • B: Hypertrophie localisée ou diffuse du pancréas
  • C: Pancréas hétérogène, graisse pancréatique floue
  • D: Collection liquidienne unique bien délimitée
  • E: 2 ou plusieurs collections liquidiennes mal limitées, présence de bulles gazeuses

          Traitement
          A- Médical:
       1- Réanimation: +++ lutter contre le choc, l’atteinte resp, rénale, désordres hydro-électrolytiques, tr de coagulation.
        2- Ttt symptomatique : Antalgiques: morphiniques - Anti-inf (ATB) - Support nutritionnel (parentérale ou entérale)
     3- Ttt pathogénique (très discuté) --- : Réduction de l’acidité gastrique - Mise au repos du pancréas (somatostatine)
  
            B- Instrumental : Sphinctérotomie endoscopique - Drainage percutané des abcès et des faux kystes.

            C- Chirurgical :
            1- Voies d’abord: Laparotomie ou Cœlioscopie
            2- Gestes sur les voies biliaires : Cholécystectomie - Cholédocotomie + Kehr
            3- Gestes sur le pancréas : Nécrosectomie - Drainage des abcès et des faux kystes.

            D- Indications :
              1- PA Bénignes : Surveillance en milieu chirurgical + Traitement symptomatique
              2- PA graves : Traitement d’abord médical + Chirurgie en cas de complications
          3- PA biliaire : Sphinctérotomie endoscopique si angiocholite - Chirurgie précoce (à distance de la poussée).

         Conclusion
  • Urgence médico-chirurgicale
  • Etiopathogénie mal connue.
  • Absence de traitement spécifique
  • Prise en charge d’abord médicale
  • Chirurgie en cas de complications.
     

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