Saturday 6 December 2014

Hémorragie digestive haute : diagnostic et conduite à tenir

 Introduction :
  • Urgence médicochirurgicale fréquente.
  • Hémorragie qui survient avant l’angle duodéno-jéjunal (œsophage, estomac, duodénum).
  • Elle menace le Pc vital par son abondance, sa persistance et sa récidive.
  • Les étiologies sont nombreuses, déterminées par la fibroscopie devenue indispensable.
  
         I- Diagnostic :
         Hémorragie extériorisée :
  • Hématémèse : rejet de sg par la bouche ds un effort de vomiss. # épistaxis déglutis, gingivorragies, hémoptysie
  • Méléna : rejet par l’anus de sang noirâtre digéré. # prise médicamenteuse (charbon, fer).
  • Rectorragies : en cas d’hémorragie abondante ou une accélération du transit.
         Hémorragie non extériorisée :
  • Syndrome anémique: si hémorragie occulte (fatigabilité, pâleur, céphalées, vertige…).
  • Etat de choc : en cas d’hémorragie abondante (oligurie, marbrure, tachycardie…).
          TR : méléna. Sonde gastrique : peut ramener du sang.

          II- CAT : Hospitalisation obligatoire quelque soit l’abondance de l’hémorragie.
          A- Evaluation de la gravité :
          1- Importance de la spoliation sanguine
  • Le sang extériorisé ne permet qu’une approximation grossière de la perte sanguine.
  • SC d’hypovolémie : tachycardie, pouls filants, hypotension, pâleur, froideur des extrémités voire état de choc.
  • Biologie : Hb, Ht.
  • L’élément le + pratique est le nombre de CG nécessaires pour rétablir l’hte et une hémodynamique correcte.
         2- Terrain : Age (facteur le plus important) – Tares, aggravent le Pc (IR, IR, Insuf coronarienne, Sd  septiques)
          3- Critères évolutifs
  • Arrêt des hémorragies dans 80% des cas.
  • La persistance, récidive, l’inefficacité de la réanimation à rétablir l’équilibre HD, traduisent une hém massive
 
       2 situations :
  • Hémorragie minime sans retentissement nécessitant une surveillance car elle peut se décompenser brutalement
  • Hémorragie abondante nécessite une réanimation.
    
          B- Mesures de réanimation :
  • Un ou 2 VVP : remplissage par des macromolécules puis transfusion si Ht < 25%.
  • Prélèvement : NFS, groupage, ionogramme sanguin, demande de sang.
  • Sonde à O2. Si le malade est inconscient il faut l’intuber.
  • Sonde vésicale (diurèse horaire).
  • Sonde gastrique : Triple intérêt :
    • Diagnostique (qd elle ramène du sang)
    • Pronostic (par quantification)
    • Thérapeutique (par un lavage gastrique → effet hémostatique).
  • Surveillance : clinique, biologique et par la sonde gastrique.
 
          C- Recherche étiologique :
          Interrogatoire :
  • ATCD d’hémorragie antérieure, d’UGD, d’épigastralgies, de pathologie hépatique, d’HTP,
  • Notion de prise médicamenteuse (AINS, aspirine, corticoïdes, anticoagulant).
 
           Examen clinique :
  • Signes d’HTP: SMG, CVC.
  • Signes d’IHC : ascite, angiome stellaire, érythrose palmaire.
  • Sensibilité épigastrique.
  • Masse abdominale.
  • Syndrome hémorragique diffus.
          Biologie :
  • Crase sanguine ; TP, TCK
  • Signes de cytolyse, de cholestase, d’IHC.
  • Sérologie hépatique.
  • Hypersplénisme.

          FOGD +++ :
  • Examen de 1ère intention, réalisé en urgence, après restitution de l’état hémodynamique et lavage gastrique.
  • Permet de déterminer la nature, le nombre et le siège de la lésion, d’évaluer le risque de récidive et d’effectuer certains gestes thérapeutiques.

         Artériographie coelio mésentérique :
  • Indiquée si FOGD n’arrive pas à poser le Dc.
  • Elle a un rôle Dc et thérapeutique par embolisation.

          D- Etiologies et traitement :
          1- UGD : L’hémorragie est une complication fréquente. Le traitement est :
  • Médical :
    • Anti-H2, IPP (IV puis VO) et lavage gastrique à l’aide de sérum glace.
IPP en bolus 80mg IVD puis perfusion 8mg/h PSE
    • Prophylaxie secondaire : éradication HP
  • Endoscopique :
    • Méthodes thermiques : électrocoagulation, photocoagulation au laser, sonde thermique
    • Injection de produits sclérosants hémostatique : alcool absolu ; adrénaline
  • Chirurgie :
    • Hémostase (suture ligature artérielle, rarement gastrectomie d’hémostase).
    • Maladie ulcéreuse : vagotomie + pyloroplastie / antrectomie.

          2- Rupture des varices oeso-cardio-tubérositaires :
        *HTP/ bloc intra hépatique (cirrhose), sus hépatique (Sd de Budd Chiari) ou sous hépatique (thrombose de la VP).
             *5 méthodes pour obtenir l’hémostase :
  • Endoscopique : sclérose ou ligature élastique des varices.
  • Tamponnement gastro-œsophagien par sonde de Blackmore.
  • Traitement vasoactif : par la vasopressine et ses dérivés ou la somatostatine.
  • Radiologie interventionnelle : Shunt intrahépatique porto-systémique par voie trans-jugulaire (TIPS)
  • Chirurgie : dérivation porto-cave Ou transsection de l’œsophage.

          3- Gastroduodénite ulcéreuse et érosive :
  • Secondaire à la prise de médicaments gastrotoxiques ou d’alcool, à des lésions de stress chez les patients hospitalisés en réanimation (polytraumatisés, grands brûlés).
  • Le traitement est étiologique à base de pansements gastriques et d’anti-H2.
  • La chirurgie est exceptionnelle à cause de la fragilité du terrain (vagotomie).
  • Prévention+++

           Autres causes :
  • Sd de Mallory Weiss.
  • Tumeurs.
  • Fistules aorto-digestives.
  • Traumatisme.
  • Hémobilie…

          Conclusion :
  • La PEC des hémorragies digestives hautes nécessite une collaboration multidisciplinaire entre le réanimateur, l’endoscopiste et le chirurgien.
  • L’enquête étiologique repose essentiellement sur la FOGD.
  • L’indication chirurgicale est prise en fonction de l’état du malade, des critères évolutifs et de l’échec du traitement médical.

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